Cela n’arrive pas qu’aux autres !

picage J’avais décidé d’écrire un article sur les morsures du perroquets. Mais c’est de tout autre chose dont je vais vous parler aujourd’hui.

En plus de 20 ans d’élevage, de pension, de refuge, de travail avec des professionnels des animaux sauvages, j’ai vu arriver toutes sortes d’animaux ayant toutes sortes de phobies.

Pourtant, une des plus spectaculaire est sans aucun doute le picage.

Le picage est un symptôme, pas une maladie en tant que telle. C’est comme de dire on ne sait pas d’où vient la diarrhée puisque les animaux continuent à avoir de la diarrhée.

La plupart du temps, les propriétaires s’y prennent trop tard, ils attendent, en pensant que c’est passager, que cela va lui passer.
Ils refusent le plus souvent de faire tous les examens nécessaires afin de chercher les causes physiologiques s’il en est.
On dit donc, c’est psychologique ! La cause n’est pas traitée. L’animal continue à se piquer et c’est logique.

Le picage est comme l’allergie, la recherche des causes est longue. Elle demande beaucoup de tests.

Le picage est un problème complexe et dans 80% des cas la cause primaire est organique et non psychogène. Si on s’y prend à temps et qu’on fait les recherches nécessaires, on peut le trouver.

Il existe une affection identique chez le chien, il a certains symptômes, mais avant de dire c’est psychologique, il faut faire de nombreuses recherches, longues et couteuses. Dans 90% des cas il s’avère que ce n’est pas psychologique mais bel et bien physiologique.

Les deux mots commencent par un "p"… avec des consonances presque identiques "psy" et "phy" et se terminent tous les deux par "ologique"… il y a le milieu du mot qui change… "si" et "ch" pour l'autre… mais, leur signification elle est belle est bien différente !
Physiologique vient du mot physiologie, science étudiant les fonctions organiques par lesquelles la vie se manifeste. Et psychologique est relatif à la psychologie, aux faits psychiques. 

Il est d’habitude dans les forums et les articles que l’on peut lire très souvent sur le web de décréter dès qu’un oiseau s’arrache les plumes que c’est dû à l’ennui, à une sexualité insuffisante, à une mauvaise alimentation, à un environnement pauvre et peu stimulant.

Lors du picage, les oiseaux mâchent puis, ou arrachent les plumes.
Les plumes simplement mâchées ne seront remplacée qu’à la mue suivante, celles arrachées un peu auparavant (s’il n’arrache pas à nouveau celles entrain de repousser…).
Lors de cas graves, le perroquet peut également s’automutiler et d’infliger de graves blessures.

Les objectifs dans ce type de situation sont :

1 – Identifier le problème médical s’il en existe un.
Les infections cutanées (d’origine bactérienne, virale, fongique ou miteuse), les déséquilibres hormonaux, les allergies et les cancers peuvent causer ces troubles de plumage ou y contribuer.

2 – Minimiser le stress et les facteurs qui en sont la cause.

Dans la nature, les perroquets travaillent de l’aube au crépuscule. Ils cherchent leur nourriture, la travaille, cherchent de l’eau et interagissent avec les membres de leur groupe.
En captivité, ils vivent dans l’oisiveté. Quelle que soient les moyens que nous utilisons pour les divertir, ils n’ont aucune occupation réelle. C'est-à-dire  l’énergie  qu’ils dépensent dans la nature pour simplement survivre est inutilisée quand la nourriture et l’eau leur sont fournies.
Dès lors, les toilettages excessifs, grignotage des plumes, et le picage sont reliés au besoin de l’oiseau de faire travailler son bec.

Parfois, un problème physique ou émotionnel temporaire amorce un comportement de mutilation des plumes qui s’il n’est pas décelé rapidement (la cause), devient une habitude.

Voici maintenant quelques facteurs psychologiques communs pouvant stresser un oiseau :

1 – L’anxiété provoquée par une séparation.
Certains oiseaux élevés à la main s’identifie tellement à leur maître qu’ils donnent à celui-ci un rôle de compagnon ou de compagne de vie. Dans la nature, un oiseau reste avec son groupe social.
2 – Chez les jeunes oiseaux, mauvais nourrissage, sevrage trop rapide, mauvaise socialisation ou absence de socialisation, manque de contact physique ou de chaleur, éclairage trop violent, etc…
3 – Manque de liberté et d’autonomie.
4 – Ennui, solitude, absence de compagnon (humain ou oiseau).
5 – Manque de stimulation ou sur stimulation.
6 – Incapacité à comprendre ou a s’adapter à son environnement, bruits et stress multiples inhérent à la captivité et à la vie moderne.
- Frayeurs déclenchées par des humains, des animaux ou des objets évoquant instinctivement un prédateur.
7 – Non intégration ou acceptation du groupe social (famille, autres oiseaux ou animaux).
8 – Mauvaise alimentation.
9 – Manque de sommeil, un perroquet à besoin de 12h de jour et 12h de nuit.
10 – Manque d’humidité.
11 – Sur toilettage ou manque de finesse dans la technique (pas eu de contact dans le jeune âge avec d’autres oiseaux).
12 – Taille des plumes de vol radicale, mal faite ou faite trop jeune (avant que l’oiseau n’ai appris à voler).
13 – etc….

Il n’existe pas de remède miracle au picage !!!

Chaque cas est unique !!!

Il y a des oiseaux qui se piquent et il existe également des oiseaux piquant leur compagnon ou d’autres oiseaux de son groupe social.
Il commence généralement par toiletter un congénère, puis se met à lui arracher des plumes, il peut également le faire avec son compagnon humain, lui arracher les sourcils, les cheveux…

La visite chez le vétérinaire :

Il va tout d’abord vous poser toutes sortes de questions concernant le régime alimentaire de votre perroquet, son environnement, ses antécédents, etc…
Il fera également divers examens complémentaires pour affiner son diagnostique. Comme un examen des fientes, une prise de sang, un raclage cutané ou une biopsie de la peau, un prélèvement bactériologique, des radiographies, etc…

Le pronostique dépend étroitement de la cause du picage !

Lors de picage d’origine comportemental, il est très difficile de déterminer la cause exacte et de le traiter spécifiquement.
Une fois que le perroquet à acquis cette mauvaise habitude, il est très difficile de la lui faire changer.
Dans les cas les plus graves, le picage peut persister plusieurs années.

Le traitement du picage dépend de la cause. Mais, dans presque tous les cas, un traitement comportemental est prescrit.

Il est très important d’avoir recours à une personne expérimentée !

Il suffit parfois d’un problème à priori mineur pour déclencher un processus de picage en voici quelques exemples :

- Un perroquet va se piquer parce qu’on introduit un nouvel oiseau dans sa volière.
- Un autre va se piquer parce qu’il est séparé d’un compagnon et va cesser de le faire dès qu’il aura de nouveau retrouvé un nouveau compagnon ailé.
- Un autre va se déplumer après un changement de propriétaire, une personne de la famille qui part (enfant devenu grand), une modification du rythme de vie (changement d’horaire du propriétaire), etc…
- Il y a autant de possibilité que de cas de picage.

La prévention reste la meilleure des méthodes ! Et il est indispensable de revoir toutes les conditions environnementales.
Le maitre doit raisonner perroquet !

Le processus d’élimination du problème d’environnement et une *thérapie occupationnelle* peuvent être entrepris simultanément.

- Amorcez un programme d’entrainement. L’apprentissage de trucs simples et des leçons semblent très utiles pour promouvoir une activité normale.
- Donnez au moins 10h minimum de noirceur chaque nuit.
- Vaporisez-le une fois par jour à l’eau tiède ou amenez-le sous la douche s’il aime cela.
- Améliorez son alimentation ou changez-la. Offrez les nouveaux aliments le matin et n’offrez l’aliment ordinaire qu’à partir de midi.
- Mettre l’animal dans une cage plus grande (si la sienne est petite), déplacez la cage dans un endroit plus fréquenté de la maison. Si l’oiseau est timide, surélevez sa cage, ne la laissez pas à niveau du sol.
- Fournissez lui une cachette, boite ou nid, donnant également matière à ronger. Placez la dans le haut de la cage. Une boite en carton dont vous aurez découpé une entrée fera très bien l’affaire.
- Remplacez les perchoirs du commerce par des branches d’arbres *grignotables*, comme des branches de pommiers, de poiriers, de saule, de bouleau ou d’érable. La transmission de maladies par le biais de branches d’arbres fraiches n’a jamais été démontrée et est quasiment impossible. Bon nombre d’éleveurs utilisent ce type jetable de perchoirs naturels et ils les recommandent. Bien les laver avant utilisation est une bonne option !
- Achetez de nouveaux jouets (essayez ceux en cuir, en cuir brut, en bois mou, les blocs minéraux, les grelots, les cordes, etc…). Remplacez les jouets usés ou cassés. Gardez en réserve certains jouets, ne les leurs donnez pas tous, cela vous permettra de faire une rotation et de les leurs changer de temps en temps. Vous pouvez aussi acheter d’anciens jouets pour enfants qui sont sécurisés, ils aimeront les couleurs…
- Prenez des bâtons d’environ 25-30cm, faites des trous à l’intérieur et placez y des noix, des amandes, ou même des fruits, ils se divertirons à les chercher.
- Utilisez de petites boites en carton dans lesquelles vous placerez des friandises pour perroquets, cela les occupera.
- Placez une corbeille sur la table dans laquelle vous placerez des pommes de pins, des jeux en plastique ou en bois mélangés avec des fruits et légumes frais, il se divertira à trier et chercher ce qui lui convient.

ATTENTION toutefois avec les gris du Gabon qui sont pour la plupart assez craintifs avec de nouvelles choses. Introduisez lentement tout nouvel accessoire.

Important également. Un collier élisabéthain ou un traitement médicamenteux (tranquillisant ou autres) ne devraient être utilisés qu’en dernier recours et seulement avec d’autres mesures visant à modifier l’environnement et le comportement de l’animal. Ne jamais utiliser certains médicaments cités dans des forums ou autres articles sans avis de votre vétérinaire aviaire et sans que l’oiseau soit sous contrôle.

Cela n’arrive pas qu’aux autres, et j’en ai fait ma propre expérience. Il arrive parfois que malgré tous nos efforts, malgré un enrichissement environnemental, un programme d’entrainement… etc… un oiseau se pique.
Il faut comme dit plus haut tout d’abord rechercher et éliminer tout problème physiologique…
Ensuite, avec calme repartir de là où le problème est apparut.
Penser perroquet et chercher à comprendre ce qui a bien pu se passer dans sa petite tête !

*Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur* Antoine de St-Exupéry

Antoinette Gast pour Parrot-School Int. 06.06.2011

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