……… mon perroquet crie, hurle dès qu’il ne me voit plus, mon perroquet hurle pendant des heures je ne sais plus quoi faire, mon perroquet ne supporte pas de rester dans sa cage lorsque nous sommes dans la maison, mon perroquet ne joue pas avec ses jouets mais hurle sans arrêt… etc… etc… etc… il y aurait tellement d’exemples à raconter.
Mais en fait pourquoi un perroquet hurle-il ? dans les livres ont peut souvent lire que c’est par manque d’attention, manque d’objets pour tenir le bec occupé, environnement ennuyeux, oiseau laissé seul plusieurs heures par jour, la faim chez le jeune oiseau, un environnement trop stimulant (bruits forts et continu)… tout cela donne un sentiment de culpabilité au propriétaire, il n’a pas fait quelque chose.
Ce n’est pas faux. Mais, pourquoi continue-t-il à crier lorsqu’on a pallié à ce manque décrit dans les livres ?
On a alors tout simplement oublié de dire que crier est la forme de communication innée du perroquet. Dans la nature, le perroquet qui est un animal grégaire crie (hurle) afin de communiquer avec ses congénères dans les maisons, c’est avec nous qu’il le fait.
C’est avec ses parents qu’il acquiert les sons servant à la communication le liant aux autres membres de son groupe social. Ces sons, vocalisations diverses serviront de signaux afin de garder contact, en effet, lorsqu’il s’éloignera un peu, ne verra plus les autres, trouvera à manger, arrive un danger, les appels seront différents.
L’écoute de ces sons différents par ses parents, leurs imitation fait partie de sa socialisation dans la nature.
Sans l’apprentissage de ses appels, laissé seul à lui-même il est perdu, car dans la nature, un perroquet seul est un perroquet mort.
Il est une proie et non un prédateur.
Qu’en est-il dans nos maisons ?
Tout d’abord, « un perroquet ne crie jamais sans raison ».
En général, un perroquet nouveau arrivé est toujours plus ou moins tranquille et sociable, car il est déstabilisé par le changement qu’il vient de vivre, il doit retrouver des repaires. Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’il redevient lui-même et vous vous demandez subitement pourquoi votre perroquet est devenu si bruyant.
Que faire si mon perroquet réclame d’avantage d’attention par ses cris ?
Il y a toute sortes d’idées ou de recommandations que vous pourrez lire dans des livres ou trouver sur internet… je vais vous en donner un petit récapitulatif, cela peut-être parfois utile
- Vous l’avez sortit une heure ou plus, lorsque vous le remettez dans sa cage, il ne cesse de crier et devient très agité. Le mieux est de quitter la pièce dès qu’il commence à hurler et à ne pas y retourner avant qu’il n’ait cessé. Là, il faut tenir bon, autrement, si vous cédez, vous allez renforcer ce comportement. Si votre perroquet se comporte ainsi, placez au préalable une friandise, une pomme de pin, des branchages afin qu’il s’occupe et se divertisse pendant votre absence. Lorsqu’il se sera calmé, retournez le voir et félicitez-le, grattez-lui la tête s’il apprécie cela. Il apprendra à associer ce plaisir à un bon comportement.
- Si vous êtes toute la journée à la maison, vous occupez de lui et qu’il crie beaucoup le soir. Peut-être parce que vos enfants, votre partenaire sont rentrés et que vous leur accordez une partie de votre attention. Une des solutions est de fabriquer une couverture sombre et d’en recouvrir en partie ou entièrement un peu plus tôt dans la soirée.
ATTENTION !!! seulement si l’oiseau à reçu suffisamment d’attention durant la journée.
Cela ne fonctionnera pas si l’oiseau reste dans la même pièce que vous. Prendre l’habitude de couvrir un oiseau parce qu’il est bruyant n’est pas une solution en soit. Cela fonctionnera les premières fois, ensuite, il criera de plus belle encore.
Il faut chercher à découvrir la cause du problème et à le corriger.
Il ne faut en aucune manière exclure le perroquet de votre vie, famille.
- Il faut faire également la différence entre les cris cherchant à réclamer votre attention et les cris causés par le peur. Un oiseau effrayé adopte un ton différent, plus insistant. Ces cris peuvent survenir lorsque quelqu’un d’inconnu personne, animal, objet, bruit, nouveau jouet… surgit devant lui. Ces situations de stress peuvent être prévenues en réfléchissant et observant un peu votre perroquet. Ne permettez pas aux inconnus de s’approcher de la cage ou de la toucher. Même si ce sont vos amis ou famille proche. Respectez une limite entre eux et lui… il faut lui apprendre progressivement à connaitre les nouvelles personnes, animaux familiers, jouets de son entourage.
- Regardez, écoutez, observez !
C’est dans le courant de la première année que les nouveaux propriétaires de perroquet apprennent le plus sur leur oiseau. Là, vous découvrirez très certainement qu’il vous donne des indices avant de commencer à crier, un certain son que vous serez capable de reconnaître. Si vous allez à ce moment là le voir en le félicitant, en lui grattant la tête, en lui donnant quelque chose afin d’occuper son bec, il ne pensera plus à crier.
Je vais maintenant développer des cas très précis.
Mon perroquet hurle dès que je quitte la pièce !
Tout d’abord, le perroquet est un animal grégaire, donc pas programmé pour vivre seul. Cela veut dire deux ou plus afin de survivre. C’est donc normal qu’il panique dès qu’il se retrouve seul ou n’a plus de contact visuel avec vous, il essaie alors de garder un contact auditif, il appelle. Là, selon l’espèce de votre perroquet vous pouvez répondre par un sifflement, un mot, une chanson. Toujours le même pour une même action.
- Ok, je suis occupé, je suis dans la cuisine, etc…
Avant tout cela il sera important de faire connaitre votre maison. Le prendre avec vous et lui faire visiter la cuisine, le salon, la chambre, le bureau… dans l a nature, ils ont des sons différent pour reconnaitre où se trouvent les autres, ils connaissent parfaitement leur territoire, ils ont un rythme très répétitifs matin, midi, après-midi, soir. Ils font toujours les mêmes choses au même moment. Un seul son, une seule réponse de l’autre leur suffit. Dans nos maisons, il faut apprendre à votre perroquet à reconnaitre son territoire, en nommant pièce par pièce, ainsi, par la suite lorsqu’il vous appellera, vous pourrez sans autre lui répondre « tout va bien, je suis dans la cuisine ». Et il pourra aussi plus tard vous rejoindre dans les endroits nommés en volant.
Quelques exemples afin de faire évoluer le cri de votre perroquet. Avec un gris ou une amazone, il sera facile lorsqu’il crie de lui apprendre un refrain de chanson, siffler un air de musique que vous aimez il l’imitera afin de se joindre à vous. Un cacatoès par contre est piètre chanteur ou siffleur s’il essaie, ce sera pire que de l’entendre hurler par contre ils ont un sens du rythme excellent, il vous suffira de taper dans vos mains et ils danseront. Il est aussi possible selon les cas de leur apprendre un rythme avec des « tatatata », « lalalala »…
Avec les aras, il faudra bien les écouter, les observer, et chercher à divertir leur attention par des friandises déposées, des branches, ou autres jouets avant qu’ils ne commencent à crier.
Mon perroquet hurle lorsque je quitte la maison !
C’est en réalité le même problème, vous sortez de son contact visuel et c’est la panique complète, car il n’a même plus le contact sonore.
Il demande seulement à comprendre ce qui se passe, pourquoi il se retrouve abandonné de son groupe social. En captivité, sa survie, sa sécurité dépend directement de vous. Il n’y a pas besoin de lui expliquer en détail ce que vous allez faire et pourquoi. Il n’y comprendre rien du tout. Ce qui est important, c’est la notion de temps qu’un perroquet a contrairement aux chiens et aux chats.
Il faut donc lui apprendre cette notion de temps diverse pour une chose ou pour une autre. Afin qu’il puisse les anticiper il faut que ces notions de temps plus ou moins longues soient apprises. Voici quelques exemples.
- Je vais jeter la poubelle – temps court
- Je vais au supermarché – temps moyen
- Je vais faire des courses, travailler – temps long
Cela peut être d’autres termes, cela dépendra de votre famille, emploi du temps, etc…
Ce qui est important c’est de toujours employer les mêmes mots pour les mêmes choses. Sinon, très vite votre perroquet ne vous fera pas confiance et cela risque de développer du stress, de l’anxiété.
Si vous ne savez pas quand vous allez rentrer à la maison, alors utilisez un terme plus long que celui qui serait approprié.
Une de mes grises à la maison lorsqu’elle me voit mettre mes chaussures me demande « tu vas où ? ». Lorsque je vais le matin leurs donner à manger ils différencient tout de suite si je reste à la maison ou part travailler, cela aux habits que je porte, parce que je leur ai appris en leur parlant la différence.
Mon perroquet à une grande cage ou volière, un perchoir, des jouets et pourtant il crie lorsqu’il n’est pas sur moi… !
Pour un perroquet il n’est pas naturel de s’occuper seul. Dans la nature, ils font toujours les choses à deux, cinquante ou plus de cents perroquets. Alors en captivité, rester seul dans sa cage, sur son perchoir ou simplement jouer avec des jeux de couleurs que vous avez très certainement payé très cher n’est pas naturel. Le fait qu’il ne veuille pas rester seul et crie n’est pas un caprice de sa part, c’est un réflexe inné de son espèce dans un milieu différent, il le transpose par le cri, la manière la plus efficace qu’il a apprise au contact de l’humain.
Dans la plupart des cas, il n’est pas difficile de constater un manque de socialisation. Dans ce cas, il ne sait pas à quoi servent tous les objets dont vous avez garni sa cage, un perroquet pas ou mal socialisé n’a pas développé sa curiosité, par manque de stimulation et d’exploration, il ne sait pas s’occuper seul et à peur de toute nouveauté.
Comme vous l’aurez certainement déjà compris, il n’est pas inné à un perroquet de s’occuper en solitaire, d’explorer en solitaire, d’attendre en solitaire ni de se retrouver dans des situations inconnues en solitaire.
Il faut donc apprendre au perroquet cette notion d’attente et d’activité en solitaire. Chaque fois qu’on lui demande d’attendre, chaque fois qu’on l’ignore, chaque fois qu’on n’a pas le temps, il ne comprend pas. Et il se servira de vocalisations (cris, hurlements) afin d’attirer votre attention. Ce sera un comportement correct et normal pour lui. C’est l’humain par son comportement qui lui donne raison d’agir ainsi.
Il ne faut pas simplement acheter un jouet super sophistiqué et le mettre dans sa cage, il faut lui montrer, lui expliquer comment l’utiliser, en jouant avec lui, en lui faisant toucher, mâchouiller, ou en lui enseignant comment s’en servir pour les plus complexes. Il en comprendra alors le principe et lorsque vous lui présenterez de nouveaux, il sera curieux de trouver lui-même l’utilisation, il développera son envie d’apprendre, son sens de la curiosité.
Il apprendra petit à petit à jouer seul pendant que vous vaquerez à vos occupations journalières.
Quelques petits trucs simples :
- Servez-lui ses fruits et légumes au moment de votre repas
- Donnez-lui un carton à dépiauter dans le fond de sa cage ou encore des branchages.
- Un vieux bottin de téléphone au dessus de sa cage ou de son perchoir
- Un ou des journaux à « lire »
- Une cacahuète ou une noix cachée dans une petite boite
- Un paquet de mouchoir papier ou un rouleau papier ménage
- ……………
Il y a des milliers de petites choses à recycler comme jeux pour perroquets.
Une fois que vous lui aurez appris à jouer avec les jeux que vous lui présentez, il faudra encore lui apprendre la notion « je suis occupé » . Il doit apprendre à jouer seul, chaque fois où vous ne pourrez le faire avec lui. Tout d’abord, il faudra qu’il apprenne à le faire en vous voyant. Vous lui direz « je suis occupé » ou « le travaille » ou « j’ai à faire »… toujours le même mot, la même phrase, c’est très, très important.
SI pendant ce temps là, il crie, vole sur vous, s’agrippe à votre épaule, votre pantalon, avec calme vous le rapportez sur sa cage, sur son perchoir, là où se trouvent ses jouets préférés en lui redisant la phrase choisie. Et vous retournez à vos occupations.
Il faut le faire progressivement, la première fois vous serez occupé quelques minutes, deux, puis trois, puis cinq, puis dix, etc. Lorsque vous avez terminé, vous allez vers lui en lui disant « j’ai terminé », « j’ai fini »… et vous jouez avec lui un moment, lui accordez de l’attention.
Vous verrez qu’il apprendra très vite cette notion d’occupez et fini. Et il acceptera cette notion de jouer et d’agir au milieu de son groupe social comme naturel.
Lorsque votre perroquet aura bien compris cela, vous pourrez recommencer à avoir les contacts auditifs, visuels sans qu’il ne s’attende à chaque fois que vous le preniez sur vous, avec vous.
Vous pourrez petit à petit introduire des jeux plus compliqués avec des couleurs, des formes, etc…
Mon jeune perroquet crie sans arrêt !
J’aimerais parler maintenant des jeunes perroquets sevrés trop tôt, élevés à la main, séparés de leurs congénères et auxquels on demande de rester une grande partie de la journée seuls.
Dans la nature, ils voleraient encore avec leurs parents et cela pour certaines espèces pendant plus d’un an, en tous les cas plusieurs mois, se nourrissant d’aliments mous en grande quantité, plus qu’un oiseau adulte.
Ces oiseaux ont besoin d’une très grande attention de la part de leur humain. Restés seuls plusieurs heures durant la journée, il se sent abandonné et lorsque son propriétaire rentre, il crie pour recevoir de l’attention et bien souvent parce qu’il a faim. Ces oiseaux sevrés de force, bien trop tôt ont faim en permanence et leur laisse un sentiment d’abandon, d’angoisse. Les sevrer avec des graines ou des granulés à un très jeune âge est très dangereux. Les nourrir encore à la cuillère tous les soirs (voir plus souvent si nécessaire) permet de déterminer à quel point ils ont faim ou n’arrivent pas encore à manger seuls.
Un perroquet à peine sevré ne devrait pas avoir juste des graines ou des granulés, il devrait avoir à disposition des aliments mous tels que pâtes, banane, pommes, légumes mous, épis de mais cuits, riz ou haricots…
Passez le plus de temps possible avec lui, il a besoin de contact physique avec un humain à défaut de ses congénères. Caressez lui la tête, prenez le sur vos genoux pendant que vous regardez la TV, lisez un livre…
Et surtout, si vous ne pouvez passer un minimum de deux heures par jour avec lui, devez le laisser seul plus de cinq heures par jour, il sera mieux de penser à le confier à quelqu’un ayant plus de temps à lui consacrer.
Antoinette Gast pour Parrot School Int / 23 mai 2010
Sources : Rosemary Low (Vivre avec un perroquet)
Mattie Sue Athan (Guide to companion parrot behavior)
Et surtout nos expériences personnelles avec les perroquets.